
Robert Conrad, 39 ans lors du tournage, joue un homme de plus de 50 ans, propriétaire d’une franchise de salle de sport. C’est un rôle et un homme musclé, un physique tout en muscle, que Conrad exhibe devant Columbo le temps d’une longue scène/séance sportive/interrogatoire.

Glacial, le Milo Janus qu’il interprète l’est à tous les égards. A l’écran, il est purement et simplement antipathique, il bouge, parle, se conduit comme la star populaire et sportive d’un lycée quelconque. Son arrogance est systématique. C’est une crapule, une crapule qui reste dans les clous, mais une crapule quand même. On ne peut que le détester, d’emblée.
A la différence de la majorité des adversaires de Columbo, ce Milo Janus-là n’est pas né dans la haute société. Il s’est fait tout seul pourrait-on dire, il a gravi tous les échelons pour arriver au sommet, au but qu’il s’est fixé. C’est un escroc en col blanc avec le physique d’un homme de main. Ce qui est intéressant dans l’épisode, c’est l’antipathie que lui témoigne peu à peu Columbo, jusqu’à ce qu’elle explose dans la scène de l’hôpital. On a connu Columbo admiratif des assassins qu’il croisait. Ici, rien de tel. Lorsque la morgue de Milo Janus et son petit rire méprisant pousse Ruth Stafford à l’overdose, Columbo laisse éclater sa colère. Milo ne s’en offusque même pas. Il s’en fout royalement et le menace en retour. Le seul atout de cet assassin est son physique et il sait en jouer, il pense même qu’aucune femme ne peut lui résister. La scène ou Ruth lui balance son verre à la tête en est d’autant plus appréciable !
Même le meurtre qu’il commet démontre son caractère antipathique. C’est l’un des meurtres les plus violents et effrayants de la série. Bloqué contre le mur, on lit la terreur dans les yeux de sa victime suffoquant. (Sans être pointilleux, on remarquera tout de même qu’après la fuite, Gene Stafford meurt relativement rapidement, un peu trop pour être vraiment crédible…)
Il est amusant (ou alarmant) de constater que le seul ami de Milo Janus soit ce Buddy Castle, un homme ayant fait de la prison pour fraude. Lorsque Milo prend sa défense en certifiant que « Buddy est aussi honnête que moi« , le double sens fait sourire…
J’étais électrisé. Mais pas par le fait de jouer un type de cinquante-deux ans alors que j’en avais quarante. Je conserve un grand souvenir de mon passage dans cette série. Comme vous le savez, Peter Falk est un acteur très méticuleux. On ne peut pas dire que ça soit mon cas, même si j’admire une telle attitude. Eh bien, mon personnage devait boire un jus spécial, étant donné que c’était un fou de la forme. Et Columbo devait goûter la chose que je buvais. Ce truc en arriva à me donner des brûlures d’estomac, et je finis par dire : « Peter, on va prendre quelque chose qui ait la même apparence, parce que je ne peux pas en avaler une gou11c de plus. » li s’est contenté de répondre : « Eh bien, pas moi. » Sa méthode, s’il en avait une, voulait qu’il utilise le bon jus et rien d’autre. Et me voilà obligé de boire ce truc dont j’étais totalement dégoûté.
Robert Conrad, à propos de son rôle
Filmographie sélective de Robert Conrad
- 1958 : Juvenile Jungle : rôle mineur (non crédité)
- 1965-1969 : Les Mystères de l’Ouest : James West
- 1976-1978 : Les Têtes brûlées : le major Greg « Pappy » Boyington
- 1982 : Meurtres en direct de Richard Brooks : le lieutenant général Wombat
- 2000 : Nash Bridges (épisode « Heist ») : un homme du Caltrans
- 2002 : Dead Above Ground : Reed Wilson
Filmographie sélective de Gretchen Corbett
- 1969 : Out of it : Barbara
- 1996 The Rockford Files: Friends and Foul Play : Beth (Davenport) Van Zandt
- 2013-2015 : Portlandia : Mary Eunice Oliver

Filmographie sélective de Collin Wilcox Paxton
- 1953 : Twice Upon a Time
- 1978 : Les Dents de la mer 2 (Jaws 2)
- 1997 : Minuit dans le jardin du bien et du mal (Midnight in the Garden of Good and Evil)
- 2003 : The Chester Story
