
S01E04 – POIDS MORT / DEAD WEIGHT
Qui est vraiment le Général Martin Hollister ? Un héros militaire en retraite ? Charmeur, méticuleux, prévoyant ? Stratégique en tout cas, ça oui. Son passé martial a façonné sa vision du monde et, par extension, celle de son crime. Il réagit comme il le ferait en temps de guerre, penché au-dessus d’une carte du champ de bataille. Il étudie le terrain, en quête des points faibles. Le premier, c’est le témoin, Hélène Stewart. Il se démène pour la trouver, il la jauge en quelques instants. Et elle devient sa proie. Elle manque d’amour ? Il lui en offre et petit à petit, il s’insinue dans son esprit et la convainc qu’elle n’a pas pu voir ce qu’elle a cru voir. Jusqu’où serait-il allé si Columbo ne l’avait pas confondu ?
« Hier j’ai appelé la police pour signaler que je vous ai vu tirer sur quelqu’un. Et aujourd’hui vous me dites que vous entendez la mélodie du bonheur et que vous avez eu le coup de foudre en me voyant. »
Hélène Walters à l’assassin
Est-il aussi méthodique avec le lieutenant ? Le mésestime-t-il ? Oui, clairement. Pour lui, le seul danger, c’est Helen Stewart, parce qu’à ce moment-là, il n’a pas de cadavre, il n’y a pas d’arme du crime. Columbo n’a que du vent. Une sortie en bateau en pleine nuit, et la volonté du Général de traquer les témoins. Autant dire rien qui ne tienne devant les tribunaux. Alors il concentre ses efforts sur le point faible, sur l’imprévu : cette jeune femme en manque d’affection.

La donne change lorsque le cadavre est découvert. Ça, Hollister ne l’avait pas prévu. Pour détourner l’attention du lieutenant, il lui offre une sortie en mer, dans une de ces scènes comiques que le série nous offre de temps en temps.
Pour autant, malgré cet imprévu, l’assassin se sent-il menacé ? Toujours pas dans le fond, car il est persuadé d’avoir commis le crime parfait. Il tient cette certitude de l’absence de l’arme du crime. C’est là que le bât blesse. On comprend rapidement (dès la scène dans le restaurant où un reportage opportun nous raconte la légende du Général Hollister) que le revolver en nacre est la clef de l’histoire et qu’on sait où il se trouve. La fin n’est donc pas une surprise. En tout cas pour moi et pas autant que les autres épisodes. J’ai même trouvé cela assez léger malgré une certaine cohérence du personnage dans le fait de garder l’arme du crime au lieu de la faire disparaître.
Il faut noter aussi la mise en scène du meurtre, particulière : il n’y en a pas ! Au moment du coup du feu, on retourne sur le bateau des témoins Hélène et sa mère. On ne voit rien, on n’entend rien. On nous place dans une position étrange. Nous savons bien qu’il y a eu meurtre mais nous ne l’avons pas vu. Et surtout, il n’y a pas de cadavre sur le lieu du crime. Cette petite trouvaille (jusqu’à la révélation de l’emplacement du mort) confère une petite aura de mystère et de doute.

Eddie Albert (Général Hollister) : Des débuts comme trapéziste puis chanteur, pionnier de la télévision dès 1936, combattant héroïque dans le Pacifique, il reprit après la guerre, auréolé de gloire, une prolifique et populaire carrière télévisuelle et cinématographique.
Suzanne Pleshette (Hélène Walters) : Après avoir commencé sa carrière au théâtre, elle a fait ses débuts à Broadway en 1957. Elle est apparue dans des films au début des années 1960, comme Amours à l’italienne (Rome Adventure) (1962) de Delmer Daves et Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock (1963). Plus tard, elle apparaît dans différentes productions de télévision, souvent dans des rôles secondaires, et a joué le rôle de Emily Hartley dans Le Bob Newhart Show à partir de 1972 jusqu’en 1978, recevant plusieurs nominations aux Emmy Awards pour son travail. Au fil de sa carrière, dirigée par Raoul Walsh, Henry Hathaway, Roger Corman ou Byron Haskin, elle a eu pour partenaires Tony Curtis, Steve McQueen, Rock Hudson, Burt Reynolds et James Garner, mais aussi Peter Ustinov, Maximilian Schell et Max von Sydow, Ray Milland et Melanie Griffith. Très populaire dans les comédies de Disney avec Dean Jones, elle prêta sa voix aux films d’animation Le Voyage de Chihiro et Le Roi lion 2 : L’Honneur de la tribu. (Source : Wikipedia)
Filmagraphie sélective d’Eddie Albert
Cinéma
- 1938 : Les Cadets de Virginie (en) (Brother Rat) de William Keighley : Bing Edwards
- 1979 : Airport 80 Concorde de David Lowell Rich : Elie Sands
- 1994 : Headless! de Lawrence Guterman : Sherif George
Télévision
- 1951 et 1953 : Studio One (série télévisée) : John Peter Zenger
- 1968 : The Beverly Hillbillies (série télévisée) : Oliver Wendell Douglas
- 1971 : Columbo : Poids mort (Dead Weigh) (série télévisée) : Maj. Gen. Martin J. Hollister
- L’home qui tombe à pic (The Fall Guy) (série télévisée) : John Cramer
- 1988 : Arabesque (Murder She Wrote) (série télévisée) : Jackson Lane
- 1995-1997 : Spider-Man (série télévisée) : Vulture / Adrian Toomes
- 1997 : California (série télévisée) : Ben McKay
Filmographie sélective de Suzanne Pleshette
Au cinéma
- 1958 : Le Kid en kimono (The Geisha Boy) de Hal Walker : Sgt. Pearson
- 2001 : Le Voyage de Chihiro (千と千尋の神隠し : Sen to Chihiro no Kamikakushi), de Hayao Miyazaki : Yubaba/Zeniba (voix)
À la télévision
- 1965 : Les Mystères de l’Ouest (Wild Wild West) (Série) – Saison 1, épisode 1 (The Night of the Inferno) : Lydia Monteran
- 1967 : Les Envahisseurs (The Invaders) – Saison 1, épisode 3 (La Mutation) (The Mutation) : Vickki
- 1967 : Les Envahisseurs (The Invaders) – Saison 2, épisode 25 (La Fugitive) (The Persued): Anne Gibbs
- 1971 : Columbo : Poids mort (Dead Weigh) (série) : Helen Stewart
- 1981 : The Star Maker : Margot Murray
- 1984 : Suzanne Pleshette Is Maggie Briggs (en) (série) : Maggie Briggs
- 2002 : Will et Grace : Lois Whitley
- 2003 : Touche pas à mes filles (8 Simple Rules) : Laura