Columbo S09E03 – Votez pour moi / Agenda for murder

Dans Les épisodes, Saison 9
mars 17, 2022
Histoire

Les primaires approchent. Elles sont les préludes à l’élection présidentielle américaine. James Montgomery est le gouverneur de l’État de Californie. Il est grand favori et décide de faire appel à Paul Mackey pour constituer avec lui le fameux « ticket » proposé aux électeurs. Par ailleurs cela ouvrirait une voie royale à l’avocat Oscar Finch (un grand ami de Mackey) pour que celui-ci devienne Attorney général, c’est à dire ministre de la Justice.

Avis

Le retour de Patrick McGoohan à la réalisation fait légèrement frissonner quand on repense à La montre témoin. Même si l’épisode porte la marque de McGoohan dans certains choix de plan, la saison 9 poursuit sur son petit chemin de bons épisodes avec cette histoire invoquant un ambitieux avocat en route pour être ministre de la justice. McGoohan est parfait dans la peau de cet avocat, Oscar Finch : son élocution, son maniérisme et sa boulimie (il passe l’épisode à manger tout ce qui lui tombe sur la main), façonne un assassin captivant. Tour à tour, drôle, excentrique, méticuleux, il ne donne aucun crédit à Columbo et quand l’étau se resserre, c’est son protégé qui lui fournira un alibi. On retrouve lors d’une bonne scène, un Columbo froid et impitoyable qui conseille au futur vice-président de ne pas mentir pour Finch.

McGoohan truffe aussi l’épisode de petites manies pour son personnage. Outre sa boulimie – cruciale pour le final – l’avocat aime démarrer sur les chapeaux de roue.

Avez-vous une autre question ?
Oui, pourquoi êtes-vous encore ici ?
C’est une bonne question.
VrrrRRRrroum !

Plusieurs scènes montrent aussi la velléité de McGoohan d’offrir des plans sinon beaux, du moins originaux. La scène dans la grande salle vide en est un parfait exemple.

Même la scène du fou-rire participe à la création du personnage de Finch et, malgré sa théâtralité dans la mise en scène, participe à l’intrigue de façon parfaite et ne choque pas plus que ça.

Il y a tout de même de hic et c’est le scénario. Non pas qu’il soit mauvais – on a vu pire – mais il est assez léger. L’épisode tient la route grâce à l’interprétation de Peter Falk et Patrick McGoohan. Ils tiennent leurs personnages à la perfection, on ne s’ennuis pas une seconde, les seconds rôles sont bien campés, les rebondissements et les déductions fonctionnent. Le souci, c’est que tout cela est assez léger. Comment Oscar Finch, censé être le meilleur avocat pénaliste des États-Unis peut tomber aussi facilement ? Comment peut-il ne pas se méfier de Columbo ? N’a-t-il jamais entendu parler de lui ? Tout ce que Columbo a, ce sont des déductions et un morceau de fromage mordu. On a déjà rencontré ce problème avant, notamment avec Le grain de sable. Tout ce que fait Columbo ici, c’est prouver la présence de Finch sur les lieux du crime. Il ne prouve pas que c’est l’assassin. Nul doute que les talents de Finch ne feront qu’une bouchée de l’argumentation de Columbo au tribunal.

Notez cet épisode !

Anecdotes
  • Dans cet épisode, on voit que Columbo est grand amateur de Parmigiano Reggiano, un fromage italien.
  • Columbo découvre le fonctionnement d’un fax, technique de transmission innovante à l’époque.
  • C’est la 3e apparition de Patrick McGoohan dans le rôle de l’assassin.
  • Columbo propose au personnage incarné par Patrick McGoohan d’écouter deux blagues que la personne assassinée était en train de faxer. L’une des blagues concerne une personne juive, l’autre une personne irlandaise ; et Patrick McGoohan (lui-même d’origine irlandaise) préfère n’écouter que la première.
  • Cet épisode marque la dernière apparition de l’acteur Arthur Hill à la télévision.
  • Troisième sur quatre et avant-dernière apparition de Patrick McGoohan en tant que meurtrier dans la série Columbo. Les autres épisodes sont Columbo: Entre le crépuscule et l’aube (1974) (comme Col. Rumford), Columbo: Jeu d’identité (1975) (comme Intelligence agent Nelson Brenner) et Columbo: En grande pompe (1998) (comme propriétaire de l’entreprise funéraire Eric Prince). De plus, McGoohan a également réalisé cet épisode.
  • La BMW 750iL noire est utilisée deux fois cette saison. Il apparaît à nouveau dans Columbo : Meurtre en deux temps (1990).
  • Columbo découvre que Paul Mackey fumait des cigares. L’un des indices que Columbo dit avoir remarqué était le « comportement » de Mackey. Il s’agit probablement d’une référence au grignotage compulsif, ce qu’un personnage entièrement différent fait tout au long de l’épisode. Ceci est probablement le résultat de certaines réécritures de script.
  • Dans la scène où Columbo gare sa voiture et regarde en dessous, la voiture de gauche a la même plaque d’immatriculation (2ABI345) que la limousine blanche mise en évidence dans l’épisode précédent.
  • Le dernier indice implique l’analyse des marques de morsure sur un morceau de fromage. En 1999, longtemps après la diffusion de l’épisode, de sérieux doutes sur l’exactitude de la dentisterie médico-légale ont commencé à apparaître. Depuis 2016, l’analyse des marques de morsure est considérée comme n’ayant aucun support scientifique. Dans la défense de l’épisode, l’analyse atteint l’objectif de Columbo de faire avouer le meurtrier.
  • En expliquant les preuves décisives à Finch, Columbo cite un article paru dans le numéro d’août du Police Chief Magazine. Cet article existait réellement, tout comme l’exemple d’incident dans lequel le dentiste médico-légal, le docteur Adam Benov, a pu retracer un suspect jusqu’à un fusil de chasse lié à la drogue tuant à travers une liasse de chewing-gum jetée. Le deuxième exemple de Columbo – la condamnation et la condamnation à mort de Ted Bundy en raison de preuves de marques de morsures – est également exact.
  • La maison sur Amapola Lane où Oscar Finch commet le meurtre a été démolie et est actuellement un terrain vague.
Filmographie de Patrick McGoohan

Acteur vedette des séries Destination Danger et Le Prisonnier (série dont il est le cocréateur), Patrick McGoohan a également participé à plusieurs épisodes de la série Columbo, en jouant le rôle du meurtrier à quatre reprises et en réalisant plusieurs épisodes. La série Le Prisonnier dont il est le maître d’œuvre (il en écrit deux scénarios, réalise lui-même trois épisodes tout en incarnant le héros, à savoir le Numéro 6) connaît dès les premiers passages un énorme succès en Angleterre. Au fur et à mesure des 17 épisodes que comporte la série, le public britannique attend avec hâte de connaître enfin qui est le Numéro 1. Mais le dernier épisode en forme d’épilogue allégorique qui clôt la série fait scandale en ne donnant pas de réponses claires et simples. McGoohan, du jour au lendemain, devient détesté, voire physiquement agressé dans les rues de Londres, par une partie de son public (britannique) qui estime avoir été lésé ou trahi, et McGoohan comprend qu’« il doit se retirer pour un moment ». Il quitte l’Angleterre pour vivre en Californie. Au début des années 1960, tout auréolé du succès de la série d’espionnage britannique Destination danger (où il incarne l’espion John Drake pendant quatre saisons et 86 épisodes), il se voit proposer le rôle de James Bond dans James Bond 007 contre Dr No de Terence Young. Mais il refuse ce rôle, jugeant le personnage de James Bond incompatible avec ses critères moraux. McGoohan avait pour projet d’adapter la série Le Prisonnier au cinéma, mais le temps lui manqua pour aboutir. Il a prêté sa voix dans un épisode de la saison 12 des Simpson, où il incarnait son propre personnage de la série Le Prisonnier.

  • 1954 : Les Briseurs de barrages de Michael Anderson : Le garde à la porte
  • 1979 : L’Évadé d’Alcatraz (Escape from Alcatraz) de Don Siegel : le directeur de la prison
  • 1995 : Braveheart de et avec Mel Gibson : Edward
  • 2002 : La Planète au trésor, un nouvel univers de Ron Clements : Billy Bones (voix)

Source : Wikipedia


Ne ratez pas les prochains dossiers !

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! En savoir plus dans notre politique de confidentialité