Columbo S08E01 – Il y a toujours un truc / Columbo goes to the guillotine

Dans Les épisodes, Saison 8
février 19, 2022
Histoire

Le télépathe Eliot Blake et le docteur Paula Hull, directrice de l’Anneman Institute For Psychic Research ont mis au point une ingénieuse supercherie afin d’obtenir des fonds de la part des autorités américaines, qui veulent rivaliser avec les Soviétiques sur le terrain de la télépathie. Le département d’État, encore dubitatif, engage alors le célèbre magicien Max Dyson, un spécialiste capable de déceler les tricheries. Il le paiera de sa vie, la tête tranchée.

Avis

11 ans d’absence. 11 ans de tentatives, de négociations et de faux espoirs. Puis, le 6 février 1989 (aux USA, et le 2 avril 1994 en France)…

Columbo revient, pour une nouvelle saison, la huitième avec un épisode se moquant des médiums et – un peu – des militaires. La seconde époque des Columbo revient pour 90 minutes, ce qui posera parfois des soucis de remplissages, problème bien connu. Ce retour ne fera pas exception. La longue, très longue scène avant le final où l’on voit Columbo s’essayer à la télépathie est redondante et un poil ennuyeuse vu que, quasiment, la même scène a été montré en début d’épisode. Était-il vraiment nécessaire de voir Columbo suer autant avant la révélation du truc ?

Avant de répondre, que dire de la scène finale dans laquelle Columbo risque sa tête, littéralement, pour coincer l’assassin. Est-ce crédible ? Columbo a déjà, par le passé, joué avec les nerfs des assassins, il leurs a déjà tendu des pièges alambiqués. Mais ici, il se met en danger, en réel danger.

La réponse aux deux questions est la même. Changement d’époque, Columbo peut-il encore compter sur son seul intellect pour captiver et séduire de nouveaux téléspectateurs ? Les producteurs ont répondu non. Résultat, Columbo fait du spectaculaire. La mort de Dyson est violente, le sang recouvre la lame de la guillotine et inonde le sol. En terme de divertissement, c’est réussi. Voir Drake s’énerver et tenter de tuer le lieutenant provoque un sursaut. Mais tout de même… Est-ce le même Columbo que celui des années 70 ?

Pour être honnête, cette question affleurait déjà dans les 2 saisons précédentes, depuis le fameux (fumeux ?) La montre témoin. Parfois, Peter Falk théâtralisait son interprétation et l’emmenait vers une caricature. Toute évolution du personnage est bonne, après tout. Du lieutenant timide, discret dans ses premières enquêtes, Columbo a gagné en assurance au fil des épisodes. Seul l’excès est gênant.

Pour en revenir à cet épisode et malgré ses lenteurs, l’ensemble tient la route et reste divertissant. Ce n’est pas encore tout à fait le Columbo tel qu’on le connait mais la magie est bien là.

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Anecdotes
  • Seul épisode de la série ou les génériques sont en blanc et non en jaune.
  • Lorsqu’à son arrivée sur le lieu du crime, Columbo demande à l’officier en faction s’il a eu un enfant, ce dernier lui répond une fille, prénommée Solange. Dans la version originale, il annonce que c’est un garçon, prénommé Harry.
  • Columbo soigne son entrée, il cabotine même. On voit une voiture mais pas au-delà du pare-brise, c’est la nuit. Soudain, un cigare est allumé et un visage disparu depuis 11 ans reparaît enfin.
  • Preuve d’une certaine cohérence, Léo Penn réalise ce premier opus du retour en fanfare comme il avait réalisé, 11 ans plus tôt, la sortie temporaire du sympathique lieutenant.
  • Sur le mur de l’atelier de Max se trouve une affiche encadrée de Randi – c’est The Amazing Randi (James Randi), un magicien devenu sceptique et démystificateur de faux médiums, qui est le modèle du personnage de Max Dyson. En plus de démystifier les médiums revendiqués, Randi a également développé un tour de guillotine pour le spectacle de tournée d’Alice Cooper.
  • La fondation de recherche psychique où les tests ont lieu est l’Institut Annemann. Il s’agit d’un hommage à Theodore « Theo » Annemann, célèbre magicien américain de la première moitié du XXe siècle. Sa spécialité était le mentalisme et il a fortement influencé à la fois les mentalistes et les magiciens qui l’ont suivi.
  • Alors que le premier épisode de la nouvelle série diffusée sur ABC, il s’agit du deuxième épisode de la série Columbo à présenter le monde des magiciens, des mentalistes et des guillotines magiques; le premier étant Columbo : Tout n’est qu’illusion (1976). Il y a même une scène similaire avec Columbo dans un magasin de magie recevant une démonstration d’un tour de guillotine où son doigt (dans l’épisode précédent, le tour était assez grand pour inclure toute sa main) semble être en danger d’être coupé.
  • Columbo déclare qu’il n’a jamais rien vu de tel que le tour de la guillotine, mais ce n’est pas vrai. Lorsqu’il a eu affaire à un autre magicien dans Columbo : Tout n’est qu’illusion (1976), il se rend dans un magasin de magie où le commis fait la démonstration d’une version plus petite de ce même tour, en utilisant d’abord une carotte puis en utilisant la main de Columbo.
  • La musique de fond de la scène où Elliott Blake est au téléphone à l’hôtel Marina del Rey est le deuxième mouvement, « Romance », de Eine Kleine Nachtmusik de Wolfgang Amadeus Mozart.
  • Dans la boutique de magie, un enfant (peut-être 14 ans) lui montre comment fonctionne une guillotine « magique » miniature, d’abord en coupant son cigare en deux, puis en ne lui faisant pas mal au doigt. Après avoir coupé son cigare en deux, la réplique de Columbo est « Je tiens à vous remercier pour cela ». Il s’agit d’une référence très obscure au fait qu’il a un cigare pleine longueur dans cet épisode et que pendant les 7 premières saisons, il n’a porté que des cigares demi-longueur.
  • C’est le premier épisode, où Columbo risque vraiment sa vie. À la fin, Columbo se trouve sous la guillotine et demande au « meurtrier » de mettre le collier avec le côté « sûr », prédisant qu’il le transformerait en « dangereux ». Avant cela, Columbo a changé les panneaux, afin qu’il s’échappe vivant avec le collier « dangereux » mis. C’était un risque élevé et c’était une chance sur deux de perdre littéralement la tête. Cela aurait été 100% sécurisé, si Columbo avait préparé le collier des deux côtés en toute sécurité, avec des panneaux « sûrs » et « dangereux » pour simuler un collier fonctionnel.

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