
Histoire
Riley Greenleaf est un éditeur très irascible et notoirement porté sur la boisson lorsqu’il est en colère. Il est sur le point de perdre son contrat d’édition avec Alan Mallory, son principal auteur de livres à succès, au profit d’un concurrent qu’il déteste.
Greenleaf est rusé, sans scrupules et rancunier. Il charge Eddie Kane (un vétéran du Vietnam reconverti en spécialiste en explosifs) d’aller tuer Mallory dans le bureau de ce dernier. Pour obtenir son aide, il lui promet d’éditer son livre, un manuel pour fabriquer des bombes artisanales (« How to blow up anything in ten lessons »), sitôt après l’assassinat.
Avis
Un épisode excellent et complexe, rythmé et plein de rebondissements. C’est aussi le retour de Jack Cassidy en assassin, qui avait brillement interprété l’abominable Ken Franklin dans l’épisode pilote. L’intrigue avance à chaque scène, il n’y aucun détour et chaque scène apporte sa révélation, jusqu’au final. Le changement de serrure, la fin du livre, la copie des cassettes audio, tout vient petit à petit et Columbo ne lâche jamais la piste.
Côté mise en scène, on retrouve les bonnes idées de la saison 1. Ici l’écran est découpé pour nous montrer ce qu’il advient au même moment dans l’intrigue.

Les dialogues sont, de plus, très bien écrit. Sarcastique, satirique même, Jack Cassidy s’en donne à cœur joie. Il a l’air de follement s’amuser tout au long de l’épisode, ce qui ajoute à la personnalité de l’assassin un je ne sais quoi de détachement. Il parle trop, assurément. Ils parlent du couple avec lequel il a eu l’accident quand il n’est pas censé se souvenir s’ils étaient 2, 3 ou seul; comme il parle trop tôt de la guerre du Vietnam. Ces petites fautes pourtant n’ont pas l’air de le contrarier, alors que Columbo s’en empare illico. Riley Greenlaf (Cassidy) s’en sort par une logique et pense avoir gagné la bataille, ou éteint l’incendie.
Mention spécial à John Chandler, qui joue Eddie Kane. Manifestement fou, passant de la menace à la joie d’un gosse.

Il est aussi intéressant que l’assassin soit dans l’édition de livre très populaire (entendez à connotation sexuelle.) alors que son concurrent, les éditions Neal, est dans un genre plus adulte et sérieux, mais surtout plus respectable. On voit dans leur affrontement comme un reflet de celui de Columbo : la bourgeoisie et ceux qui n’en sont pas. Le bar dans lequel traine Riley n’est pas très bourgeois et fait écho selon moi à la scène où Columbo rejoint le patron des éditions Neal dans un restaurant très chic avec un chili improvisé et un thé glacé à 6$ (soit l’équivalent de 35€ aujourd’hui).
Anecdotes
Columbo interroge Eileen et Neal au Chasen’s Restaurant et offre un divertissement horrifié à tout le monde en commandant du chili. Chasen’s, qui a fermé ses portes en 1995, était réputé pour son chili. Le restaurant était un lieu de rencontre bien connu pour Hollywood et son chili était un tel succès qu’Elizabeth Taylor en aurait fait expédier 10 kilos à Rome pendant le tournage de Cléopâtre.
Columbo mentionne un collègue qui était un auteur à succès. Il s’agit probablement d’une référence à Joseph Wambaugh, un sergent-détective du LAPD devenu célèbre dans les années 1970 pour ses romans policiers réalistes. À cette époque, le drame primé « Police Story (1973) » était également diffusé sur NBC.
Columbo passe en revue les points clés de l’intrigue d’un épisode précédent, Columbo : Candidat au crime (1973). Riley Greenleaf répond : « Lieutenant, très franchement, je me fous de votre sénateur ou de votre histoire. »
Lorsque Columbo reçoit la facture de son bol de chili au restaurant chic, il est étonné que cela coûte 6,00 $. Bien que cela puisse ne pas sembler un montant scandaleux, cela équivaudrait à 33,00 $ en 2021 après ajustement pour l’inflation.
Columbo se réfère avec enthousiasme aux capacités d’acteur de Bette Davis. Peter Falk a remporté une nomination aux Oscars avec Davis dans Milliardaire pour un jour (1961).
La musique de piano jouée dans le bar est la même que celle utilisée comme thème dans un épisode précédent mettant en vedette Jack Cassidy : Columbo : Murder by the Book (1971).
Quand une dame simple dit à Riley Greenleaf : « Dans votre état, je devrais appeler la police », il répond : « Dans votre état, j’appellerais un chirurgien plasticien. Il s’agit d’une pièce de théâtre sur la célèbre boutade (bien que probablement apocryphe) de Winston Churchill. Comme le rapporte « Churchill by Himself : The Definitive Collection of Quotations », lorsque le politicien britannique Bessie Braddock lui aurait dit qu’il était ivre, il a répondu : « Bessie, ma chère, tu es moche. Mais demain je serai sobre et tu seras toujours être laid.
Dans le cadre de son alibi, le personnage de Jack Cassidy, Riley Greenleaf, se saoule et visite divers bars et restaurants où il fait une scène pour se faire remarquer. C’est une préfiguration fortuite de ce que Cassidy a fait la nuit de sa propre mort en décembre 1976. Ensuite, il avait consommé de l’alcool dans divers bars de West Hollywood avant de retourner dans son appartement, ivre. Tragiquement, il a allumé une cigarette puis s’est endormi. La cigarette a déclenché un incendie dans lequel il a été tué.
Jack Cassidy a joué dans le premier épisode officiel de la série, Columbo: Murder by the Book (1971) qui traitait également de l’écriture et de l’édition.
Lorsque Columbo raconte à l’éditeur Riley Greenleaf l’affaire sur laquelle il a enquêté dans Columbo : Candidat au crime (1973), Riley dit qu’il ne paierait pas un centime pour cette histoire.
Au cours de la discussion au restaurant, Eileen McRae (Mariette Hartley) parle de Rock Hudson jouant dans une adaptation cinématographique du roman d’Alan Mallory « Sixty Miles to Saigon » pour Universal Studios. Ils auraient pu utiliser n’importe quel nombre d’acteurs possibles pour leur discussion, mais en utilisant Hudson, ils faisaient la promotion de son émission McMillan & Wife (1971), qui était l’un des autres programmes, avec Columbo (1971), qui faisait partie de The Rotation du film mystère NBC (1971). De plus, les deux séries ont été produites par Universal Studios.
Les images d’archives de l’immeuble d’appartements d’Eileen McRae sont les mêmes que celles utilisées pour la résidence de Beth Davenport dans Deux cent dollars plus les frais (1974). Les deux émissions ont été produites par Universal Studios.
Bien que son nom et son personnage soient clairement indiqués dans le générique de fin, Gregory Sierra n’apparaît pas.
Fait notable, lors de la confrontation finale avec l’assassin, Columbo fait une référence explicite à une enquête passée (Candidat au crime).
Jack Cassidy : Acteur de théâtre à l’origine, il a obtenu un Tony (équivalent de nos Molière) et deux Emmy Awards. Il a joué 3 fois l’assassin dans les épisodes de Columbo. Il connut une mort tragique : il mourut dans l’incendie de son appartement à Hollywood survenu pendant son sommeil, le dimanche décembre 1976. La police et les pompiers conclurent à un accident provoqué par une cigarette restée allumée. Il avait 49 ans.
Source : Wikipedia
Filmographie sélective
Au cinéma
- 1961 : Look in Any Window : Gareth Lowell
- 1977 : The Private Files of J. Edgar Hoover de Larry Cohen : Damon Runyon
À la télévision
- 1962 : Mister Magoo’s Christmas Carol : Bob Cratchit (voix)
- 1968 : Ma Sorcière bien-aimée : Rance Butler (saison 5, épisode 2 « Le baiser rédempteur »)
- 1969 : Ma Sorcière bien-aimée : George Dinsdale (saison 6, épisode 26 « Quand l’amour condamne »)
- 1971 : Ma Sorcière bien-aimée : Harrison Woolcott (saison 8, épisode 17 « La Fortune pour Serena »)
- 1971 : Columbo : Le Livre témoin (Murder by the Book) (série) : Ken Franklin
- 1974 : Columbo : Édition tragique (Publish or Perish) (série) : Riley Greenleaf
- 1974 : The Phantom of Hollywood : Otto Vonner / Karl Vonner
- 1976 : Columbo : Tout n’est qu’illusion (Now You See Him…) (série) : Le Grand Santini
- 1977 : Benny and Barney: Las Vegas Undercover : Jules Rosen